Les textes

L’Histoire des Cinémas Africains

Les cinémas africains sont relativement jeunes puisque les films que désignent généralement l’expression « cinémas africains » ont commencé à être produits à partir de la décolonisation et des indépendances (années 1950 et surtout 1960), même si une industrie du cinéma existe depuis le début du xx siècle en Afrique du Sud et que des expériences locales ont été tentées en Tunisie dès les années 1920.

En ce qui concerne l’Afrique noire francophone, le pionnier en est le Sénégalais (Béninois de naissance) Paulin Soumanou Vieyra, également premier historien des cinémas africains. D’abord écrivain, son compatriote Ousmane Sembène, donne l’exemple d’une production africaine engagée et n’hésite pas à utiliser les langues vernaculaires. Djibril Diop Mambety sera le second grand nom du cinéma sénégalais. Les autres pays actifs sont le Niger (avec Oumarou Ganda), le Mali, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, et surtout la Haute-Volta (futur Burkina Faso) qui crée dès 1969 le FESPACO2 (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou).

La production des pays anglophones est quantitativement la plus importante, essentiellement à travers l’Afrique du Sud et le Nigéria, même si la qualité n’est pas toujours au rendez-vous et que les « industries » en place ne sont pas dans la logique « cinéma d’auteur » des pays africains francophones, lesquels ont bénéficié de plus de reconnaissance au sein des réseaux du cinéma indépendant à travers le monde. Après la chute de l’apartheid en Afrique du Sud3 et l’explosion du film vidéo au Nigéria, c’est également la réception des cinémas africains à travers le monde qui est en train de changer4.

Des cinémas sont également apparus et se sont développés en Angola, au Mozambique et en Guinée-Bissau un cinéma lusophone, assez proche des cinémas d’Amérique latine et notamment de Cuba, mais l’histoire mouvementée de ces pays n’a pas facilité l’essor d’une industrie cinématographique.

Wikipedia Histoire des cinémas Africains

PAULIN SOUMANOU VIEYRA, UN GRAND PANAFRICANISTE

 

Du cinéma en Afrique au cinéma africain

« Le cinéma africain est africain parce qu’il est fait par des africains et pour des africains. Nous ne devons pas le faire en fonction de l’Europe mais en direction de l’Afrique, parce que les africains ont un patrimoine commun. »
Paulin Soumanou Vieyra, pionnier de la critique et de la théorie du cinéma africain / Françoise Pfaff. In : Présence Africaine, n° 170, p 29

« L’évolution du cinéma en Afrique Noire vers la création d’un cinéma africain ne se fera qu’en étroite relation avec l’évolution économique, sociale et politique du continent noir (….) qu’avec la collaboration non seulement des Africains délaissant leurs dissensions intestines pour s’attaquer à ce travail commun, mais aussi avec des hommes de toutes les nations, de toutes les races, pour qui la dignité humaine et le bonheur de l’humanité sont les seules et uniques préoccupations. »

Paulin Soumanou Vieyra, pionnier de la critique et de la théorie du cinéma africain / Françoise Pfaff. In : Présence Africaine, n° 170, p 27

 

Art et liberté
« L’art naît bien de la liberté et meurt de la contrainte. »
Le cinéma et la révolution africaine /Paulin Soumanou Vieyra in : in : Présence Africaine, n° 170, 2e semestre 2004, p. 81
« Je m’étonne encore de la position de certains de nos élus sur le problème de l’Art, ceux-là aussi, à l’image de nos maîtres, parlent d’efficience, rejettent l’Art et, singulièrement, le cinéma comme une valeur actuellement non essentielle à l’Afrique, en tant que moyen de libération. Est-il besoin de rappeler que c’est d’abord par l’esprit que l’homme se libère ; et à ce travail de sape, le cinéma, tout autant que la littérature, et chez nous, plus que la littérature écrite, est remarquablement outillé à la fois pour détruire les « pieux mensonges » du colonialisme et refaçonner les esprits en vue d’une autre éthique, d’une autre conception de valeurs. »
Paulin Soumanou Vieyra in : Soumanou Paulin Vieyra , un pionnier : cinéaste et critique / Timité Bassori in : Présence Africaine, n° 170, 2e semestre 2004, pp. 37-38

 

L’art du film
« La beauté ne pouvant être que le reflet de la vérité et la vérité symbolique de la liberté, l’art du film doit être en définitive dans nos pays un agent de progrès pour le bien-être de l’homme. »
Le cinéma et la révolution africaine /Paulin Soumanou Vieyra in : in : Présence Africaine, n° 170, 2e semestre 2004, p. 81

 

Les artistes
« Les artistes sont toujours les éclaireurs des actions des hommes et à travers une expression de l’art national, qui leur est particulière ils atteignent l’universalité. »

Le cinéma et la révolution africaine /Paulin Soumanou Vieyra in : in : Présence Africaine, n° 170, 2e semestre 2004, p. 81

« L’art – disent communément les artistes – est une aventure créatrice qui, plus que toute autre, mérite estime et respect. Son domaine constitue un royaume privilégié des hommes où se magnifie et s’éclaire leur destin. La religion du beau est un instrument idéal de connaissance et de communion entre les êtres, car elle parle au cœur et non à la raison et n’impose aucune tyrannie, étant précisément un lieu où les contraintes morale et sociales s’exercent le moins brutalement, le moins aveuglément. »
Citation relevée dans le Bulletin de l’IDHEC n° 10, janvier 1948 et reprise pour son compte par Paulin Soumanou Vieyra in : Présence Africaine, 1969

 

L’artiste
« L’artiste est un médium qui donne à voir aux autres hommes ce qu’ils ne sauraient voir eux-mêmes. Sur la route de la découverte et des pacifiques, l’artiste doit être libre de tout entreprendre, de tout voir, de tout dire ou nom des autres. Ainsi, l’art ne saurait connaître plus de frontières que la science ou la religion. Comme eux, il échappe aux nécessités spatiales et temporelles. IL est un bien commun. Il ne saurait être mis au service de telle société, étant souverainement au service de l’homme, et plus particulièrement peut-être des hommes exclus précisément de quelque société qui peuvent trouver là leur ultime refuge. »
Citation relevée dans le Bulletin de l’IDHEC n° 10, janvier 1948 et reprise pour son compte par Paulin Soumanou Vieyra in : Présence Africaine, 1969

« Il faut saisir toute l’importance des préjugés raciaux et des complexes de supériorité de l’Occident qui, en Afrique, veut influencer la libre démarche du cinéma et des cinéastes, car les comparaisons entre les deux civilisations – indo-européenne et négro-africaine – ne se situe plus au niveau des humanités mais des techniques et c’est par référence à cette civilisation technicienne devenue universelle mais hors de laquelle se trouve encore l’Afrique, qu’aujourd’hui on juge les peuples ».
Paulin Soumanou Vieyra in : Soumanou Paulin Vieyra, un pionnier : cinéaste et critique Présence Africaine, n° 170, 2e semestre 2004, p. 36

 

Culture, langues africaines et cinéma

« Il faut que les films soient en langues nationales. C’est une invitation, on n’oblige personne. Je pense que c’est dans sa langue que le réalisateur peut faire un film. Pour l’aspect culturel, esthétique, artistique, les cinéastes peuvent faire un effort, d’autant plus que nous avons cette oralité qui nous permet de toucher plus directement et plus profondément les gens, ce que la littérature n’a pas réussi, puisqu’elle est obligée de passer par le canal d’une langue étrangère, le français, le portugais, l’espagnol ou l’anglais…. Le cinéma africain peut dépasser ces langues, d’une façon générale on s’est d’ailleurs aperçu qu’une certaine authenticité se dégageait du film lorsqu’il parlait en une langue nationale, sous titrée en tout ce qu’on veut. Cela conditionne tout, même la mise en scène. »
Propos sur le cinéma africain. Entretien Pierre Haffner et Paulin Soumanou Vieyra in : Présence Africaine, n° 170, 2e semestre 2004, p. 44

 

« Le film africain doit avoir comme Langues originales les langues africaines. Les cinéastes africains sont donc conscients de ce problème et ne voudraient pas continuer avec le cinéma d’expression étrangère, qui est d’être plus connue à l’étranger qu’en Afrique même.
A ce stade, nous rejoindrons ce qui se passe dans les cinémas du monde : des réalisations nationales dans les langues nationales et nécessairement doublées dans différentes langues étrangères pour être plus facilement reçues de l’étranger. »
PSV : In Supplément du bulletin UNIR : Echo du Saint-Louis N°76 juin 1977
« Le rôle primordial du cinéaste africain est de faire connaître la culture africaine par les Africains eux-mêmes, qui souvent l’ignorent, et puis par le monde. L’Afrique est une partie prenante du monde et sa culture et ses traditions doivent être prises en considération dans l’évolution planétaire et dans la construction du monde. De plus en plus, le cinéma africain est connu dans le monde. Il introduit les traditions africaines et les langues parlées, c’est-à-dire qu’on ne s’étonne plus d’entendre parler une langue africaine dans un film. C’est important parce que les gens savent qu’il y a des langues africaines qui disent des choses essentielles, importantes, et qui, traduites en sous-titres expriment l’amour, la haine et tout cela. Ce ne sont pas des espèces de dialectes incompréhensibles qui ne veulent absolument rien dire. Les gens prennent conscience de ces langages codifiés qui expriment des états d’âme, qui expriment tout. Ces langues reflètent des cultures, d’autant plus que les acteurs sont beaucoup à l’aise dans ces langues africaines. »
Paulin Soumanou Vieyra. Entretien avec Françoise Pfaff. In : Présence Africaine, n° 170, 2e semestre 2004, p 33

 

« Nous sommes arrivés à une époque où, c’est un lieu commun de dire : pas plus qu’il n’y a de culture sans peuple, il n’y a de peuple sans culture. On se doute qu’il n’en fut pas toujours ainsi et, à ce point, les Noirs africains sont bien placés pour le savoir, eux à qui l’on dénie jusqu’à la qualité de l’homme. Le reniement de la culture, de nos civilisation, en gros et en détail, savamment orchestré par l’Europe, a abouti dans le domaine qui nous occupe aujourd’hui – l’Art – à la nécessité pour nous, Africains, d’une redécouverte de l’essence première de notre civilisation de toute civilisation. »

 

Responsabilités du cinéma dans la formation d’une conscience nationale africaine

« Pour assumer cette tâche énorme de faire d’un film un instrument de connaissance, de compréhension, de démystification, le cinéaste a la responsabilité d’être ouvert, comme tout artiste, « à tous les souffles ». Il lui faut une solide culture générale, une solide connaissance et de son métier et des choses et des êtres. Et tout ceci ne doit pas aller sans un grand équilibre physique. Une telle élévation harmonieuse de qualités morales, intellectuelles, physiques demandées aux cinéastes pour un bon cinéma, il ne faut pas croire que cela ne peut se rencontrer que chez des êtres d’exception. Si de telles qualités sont nécessaires, elles ne garantissent pas non plus automatiquement le succès des films ; mais elles permettent d’éviter certainement les trop grosses fautes et certainement aussi les navets intégraux. »

Responsabilités du cinéma dans la formation d’une conscience nationale africaine / Paulin Soumanou Vieyra in : Présence Africaine, n° 170, 2e semestre 2004, p 63

« Le film a d’énormes responsabilités dans nos pays. Il est le tableau noir où s’inscrivent les signes lisibles de la connaissance. Le livre d’images de la distraction. Il est le voyage de la compréhension que l’on fera à la surface de l’écran. Il est sera le conservateur de nos arts quand les initiés ne le seront plus le prolongement du musée vivant, de nos bibliothèques à édifier. Porté par la télévision, le film sera chaque jour notre journal.»
Responsabilités du cinéma dans la formation d’une conscience nationale africaine/ Paulin Soumanou Vieyra in : Présence Africaine n° 27-28 août-novembre 1959
« Chaque année, des millions de spectateurs se pressent dans les salles obscures ou en plein air devant les écrans. Ces spectateurs jeunes ou vieux sur ce rectangle lumineux viennent chercher la réponse à beaucoup de leurs questions, à beaucoup de leurs maux. Ils viennent y chercher l’étincelle qui enflammera leur enthousiasme, l’exaltation des nobles et généreuses idées qui les habitent et cette nourriture spirituelle aussi importante que l’autre. »
Paulin Soumanou Vieyra. Responsabilités du cinéma dans la formation d’une conscience nationale africaine in : Présence Africaine n° 27-28 août-novembre 1959 PAULIN SOUMANOU VIEYRA, UN GRAND PANAFRICANISTE

 

Cinéma et révolution africaine

« Le cinéma, en révolutionnant les moyens d’expression, a favorisé la révolution africaine (…) Mais, il faut se poser la question de savoir s’il y a véritablement eu révolution en Afrique ; et si oui, dans quel domaine, avant de se demander dans quelle mesure le cinéma a favorisé ou a agi sur cette révolution. L’Afrique est en effet pleine de renouveau ; et ce renouveau est le fait d’une succession de révolutions. Un seul Etat indépendant au sud du Sahara en 1956 : le Libéria (…) plus de vingt Etats africains le seront en 1961, soit 50 millions d’hommes d’Afrique pour 200 qui vont recouvrer la liberté. La cause est entendue. La révolution en Afrique est effective. Cette révolution primordiale, l’indépendance politique, départ de tous les changements futurs en Afrique, n’a été possible que grâce à une série de révoltes que le cinéma, s’il n’y a pas participé d’une façon décisive, a tout de même quelque peu favorisé. »

Le cinéma et la révolution africaine / Paulin Soumanou Vieyra Présence Africaine, n° 170, 2e semestre 2004, p

 

PAULIN SOUMANOU VIEYRA, CRITIQUE DE CINEMA

 

« La critique a été faite très longtemps par des critiques occidentaux suivant des codes propres à l’Occident. Cela a totalement défiguré la notion de critique réelle du cinéma africain, ce qui ne veut pas dire que les critiques occidentaux n’ont pas le droit de critiquer le cinéma africain. La connotation qu’ils donnent au discours cinématographique africain n’est pas toujours celle qui est vraiment contenue dans les films africains. Des gens ont dit lors de ce colloque [Ouagadougou, février 1985] que c’est à travers les sous-titres qu’ils critiquent les films car ils ne comprennent pas totalement le langage utilisé dans le film. C’est un problème parce que c’est diminuer la portée de l’image qui a une dimension sonore et linguistique importante et que les gens ne saisissent pas, d’autant que lorsqu’on lit les sous-titres on risque de manquer une partie de l’image. Il y a aussi des critiques africains qui ont commencé par être des cinéphiles, comme cela s’est produit un peu partout dans le monde et qui, après avoir vu beaucoup de films, sont à même de critiquer des films, ils donnent leur opinion qui dans certains cas peut être une véritable critique. La critique du cinéma africain a aussi été faite par des journalistes qui n’étaient pas critiques. Maintenant, de plus en plus, il y a des critiques qui sont formés par des écoles extérieures à l’Afrique. Par exemple, l’école de cinéma de Moscou forme des critiques. Il y a un certain nombre de critiques africains qui y ont été formés. Il est vrai aussi due les techniciens, les créateurs africains qui ont reçu une formation cinématographique peuvent facilement devenir des critiques parce qu’ils connaissent la technique et le langage des films. Ils peuvent l’utiliser pour devenir des critiques de cinéma parce qu’ils vont comprendre le mécanisme de fabrication d’un film, ce que représente la sémiologie et la sémantique du cinéma africain. Ils pourront porter un jugement vraiment précis et scientifique sur les films qu’ils verront. Enseigner le cinéma est important pour moi dans la mesure où j’ai en face de moi des spectateurs de cinéma éclairés. Ce sont en fait des intellectuels qui se posent des problèmes, qui se posent des questions et qui m’amènent à me poser des questions sur les films que je vois. C’est un processus d’échange très enrichissant et je crois qu’ils m’apportent autant que je leur apporte. »

Paulin Soumanou Vieyra, pionnier de la critique et de la théorie du cinéma africain. Entretien avec Françoise Pfaff. In : Présence Africaine, n° 170, 2e semestre 2004, pp 33-34

 

 

« La critique africaine devient une nécessité, parce que nos cinéastes se rendent comptent que souvent leurs films ne sont pas critiqués suivant les normes qu’ils voudraient voir appliquées à leurs productions, ils les trouvent trop dithyrambiques….. Mais la critique africaine est très peu développée…. »

Propos sur le cinéma africain. Entretien Pierre Haffner et Paulin Soumanou Vieyra in : Présence Africaine, n° 170, 2e semestre 2004, p. 46

 

 

« Il ne suffit pas d’être journaliste pour être critique de cinéma, il faut avoir des fiches, il faut suivre l’évolution, en général, ils n’ont pas une véritable conception de la critique, les journalistes s’attachent tout de suite à développer l’histoire, sans élargir à ce que le film apporte sur le plan artistique ou esthétique. » 

Propos sur le cinéma africain. Entretien Pierre Haffner et Paulin Soumanou Vieyra in : Présence Africaine, n° 170, 2e semestre 2004, p. 47

 

 

« Le critique africain doit puiser ses critères dans la profondeur de notre culture africaine ; c’est à l’aune de notre tradition culturelle qu’il doit mesurer l’apport esthétique des films (aussi bien africains qu’étrangers) mais il ne put perdre de vue que la situation néocoloniale qui est encore celle du continent (sur le plan économique et technique) détermine souvent les caractéristiques des œuvres. Il doit expliquer cela, en y insistant s’il le faut, pour que l’esprit critique africain serve la cause de l’art cinématographie en général et surtout contribue à l’épanouissement d’un cinéma très profondément et très intensément africain. »

Paulin Soumanou Vieyra. Colloque de Ouagadougou, 23 février au 02 mars 1985

in : Présence Africaine, n° 170, 2e semestre 2004, p. 33

 

« On peut donc dire, que faire métier de critique est une vocation, parce que cela nécessite, qu’elle que soit d’ailleurs la matière que l’on choisit, un constant travail d’approfondissement et une mise à jour continue de ses connaissances. Le critique est celui qui peut placer et replacer une œuvre dans le cadre précis de sa manifestation, en faisant la liaison entre les motivations de sa création et les événements sur lesquels elle prend appui. Nous voyons tout de suite que le critique doit s’intéresser à l’histoire générale et à l’histoire particulière d’une discipline donnée. Un travail de recherche est donc nécessaire par quoi le critique arrive à éclairer de toute part une œuvre. Le critique est plus qu’un honnête homme qui donne son opinion. Il doit être un formateur d’opinion, je veux dire qu’il permet de se faire une opinion d’une pièce de théâtre, d’un film, d’un livre, en nous livrant toutes les composantes d’appréciation possibles tout en pesant son jugement, ce qui fait la différence entre un bon et un mauvais critique. Dés lors, on ne parlera pas d’objectivité, mais de subjectivité objective, puisque le critique doit rester lui-même, je veux dire de bonne foi sans jamais laisser gagner par une passion aveugle, qu’elles que soient ses opinions idéologiques. » 

Paulin Soumanou Vieyra, pionnier de la critique et de la théorie du cinéma africain / Françoise Pfaff. In : Présence Africaine, n° 170, pp 28-29